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Interview: Le Camerounais Arnaud NONO KOUNGA, Spécialiste en détection de produits dangereux!

Arnaud NONO KOUNGA

Dans un environnement où l’orientation dans la vie professionnelle semble être une problématique réelle, voici un jeune camerounais qui semble avoir trouvé sa voie ! Arnaud NONO fait partie de ceux-là qui exercent une profession délicate. Le genre de profession à laquelle peu de jeunes s’intéressent à cause des risques qu’ils peuvent encourir. Sa passion l’a guidé, il est aujourd’hui spécialiste en détection de produits dangereux !  Il répond aux questions de Jump… 

 

1 – Monsieur Arnaud KOUNGA, vous êtes Spécialiste en détection de produit dangereux (mines, explosifs, armes drogues…) en quoi consiste concrètement ce métier ?

Mon travail relève de la sécurité et de la sureté, c’est un travail qui permet de prendre des mesures préventives et correctives afin de réduire considérablement les risques, il s’agit également de réagir face à une menace existante. En effet, je suis spécialisé pour l’évaluation des risques sur un espace donné, la détection sur cet espace  des Engins explosifs improvisées, des mines anti-personnel, armes, drogues, produits issus du braconnage et bien d’autres.  L’utilisation d’un chien olfactif dans ces cas est une technique efficace dont je sais faire usage.

 

2- Qu’est ce qui a motivé un jeune comme vous à vous lancer dans une telle carrière ?

Au-delà de ma passion pour les chiens et pour la sécurité, je suis de ceux qui pense qu’étant jeune nous devons puiser au fond de nous le maximum de motivation pour contribuer à la résolution des problèmes auxquelles notre société est confrontée. La situation sécuritaire du monde ne rassure personne, moins encore celle au Cameroun. Les risques sécuritaires étant grandissant, j’ai décidé d’orienter stratégiquement ma passion pour régler concrètement des problèmes sécuritaires. C’est une implication qui me permet d’apporter mon effort personnel pour que notre pays croupisse moins sous le poids de la monté en puissance de l’insécurité et du terrorisme.  En 2015 mon engagement est plus fort encore avec la 1ere attaque suicide à FOFOTOL qui fait au moins 15 morts.

 

3- En terme de réalisation, quelles sont les expériences marquantes que vous avez  déjà eues dans votre jeune carrière ?

 En Novembre 2016, j’ai eu l’honneur de passer une certification tres séléctive dans l’un des plus grands groupes militaires privés en Afrique du Sud. J’ai été 2ème de ma promotion avec des resultats assez satisfaisants. Pendant cette formation, j’ai eu la chance de côtoyer des personnes pétries d’experience dans le domaine de la sécurité. J’ai été marqué par certains de leurs records démontrant à suffisance leurs succès en 2006 pour le nettoyage des mines, explosif et de la démilitarisation  de 1,8 millions de mètre carrés en Afghanistan. Ils ont également sécurisé contre tout attentat l’ensemble des aéroports, des stades et autres infrastructures  pendant la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud pour exemple.  Ils travaillent dans la filière depuis plus de 40 ans dans des pays tel que l’Irak, l’Afghanistan, la Bosnie Herzégovine,  le soudan, la somalie, et bien d’autres. J’ai aussi récemment goutté au travail belge en rencontrant des professionnels pratiquant du training pour des chiens déployés chez certaines unités des forces de l’ordre en Europe et aux USA.  Ici au Cameroun je suis en charge de la sécurité d’une usine sensible  dont je ne saurais révéler  le nom du fait de la clause de confidentialité. Elle s’étend sur une surface de 6000 mètres carré.

 

4- Trouve-t-on  au Cameroun des écoles qui offrent ce type de formation ?

Au Cameroun malheureusement pas encore. Les personnes bénéficiant de ce type de formation sont généralement des éléments des forces de l’ordre formés  à l’étranger.   D’après mes informations,  une école pour la police et les forces armés exclusivement serait en gestation. Mais comme centre de formation privée pas encore j’attends des partenaires  au cours de cette année  pour que nous travaillions sur la mise sur pieds d’un tel centre.       

  

5- Quels sont les difficultés qu’on peut rencontrer si on veut exercer un tel métier au Cameroun ?

Je ne trahis aucun secret en disant que le Cameroun a de nombreux problèmes  de sécurité et de sureté. Un simple passage sur l’espace aéroportuaire en dit long. Ceci ne garantit pas la validation d’un projet  concret sur le plan sécuritaire.  Lorsque je présente mes services et les problèmes qu’ils peuvent résoudre les interlocuteurs j’ose croire comprennent  bien  l’importance de ces derniers. Mais, comme Nous n’avons pas beaucoup la culture de la prévention, ils n’adoptent pas puisqu’ils ne se sont pas encore confrontés à la catastrophe ; alors beaucoup sans faire une analyse objective des risques que je prendrai dans mon travail  et du risque de la population face au mauvais contrôle du trafic  d’armes, de matières explosives de drogues, et bien d’autres estiment que le devis est trop salé.  Dans l’extrême Nord par exemple, il a fallu que de pauvre gens soient tués plusieurs fois par des kamikazes pour que des projets relatifs à cette filière soient effectifs.  Le coût du matériel, des ressources et leurs  entretiens coutent également  trop chers ; et pour rester professionnel il doit être soumis à un audit externe tous les trimestres.  Je suis content des efforts que fait actuellement le gouvernement dans le secteur le privé devrait aussi s’impliqué pour offrir son soutien comme ça se fait ailleurs.

 

6- N’avez-vous pas peur des risques au regard des produits (nocifs) que vous manipulez chaque jour ?

J’aime bien cette citation de Girardin : « de tous les dangers le plus grand et le plus réel c’est la peur »  ce travail nécessite beaucoup de sang froid et de concentration. Avant toute opération il faut se vider la tête et se mettre à fond exclusivement dans sa mission, se dire qu’on a plusieurs vies en jeux. Je tiens à vous rappeler que je ne manipule pas ces produits au besoin je peux avoir de très petit échantillon pour l’entretien de mon chien. En opération nous recherchons ces produits et le chien est toujours le 1er à les détecter il fait donc ce que nous appelons un marquage passif il s’agit de s’assoir calmement devant la matière détectée pour nous indiquer où elle se trouve.  Avec le chien la recherche est efficace et efficiente avec des risques beaucoup plus réduit par rapport à l’utilisation des détecteurs mécaniques (de métaux).  J’ai une confiance totale au nez du chien.

 

7-  A votre avis, pourquoi cette profession est-elle moins connue chez les jeunes ?

Ce secteur d’activité relève du domaine fermé de la sécurité et de la sûreté. C’est un domaine sur lequel on ne communique pas beaucoup. Il faut être déjà passionné et mener beaucoup de recherche pour trouver un centre de formation satisfaisant ses attentes ;  au-delà de cela, le coût de formation n’est pas aussi donné, et le centre de formation évalue et sélectionne ses étudiants ;

Source: Jump

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